Bien que Socrate, figure emblématique de la philosophie antique, n’ait rien rédigé, son héritage a marqué la pensée occidentale. C’est son art de questionner ou « maïeutique », véritable méthode d’accouchement des idées, qui interpelle. Entre l’ironie qui déconstruit les témoignages divergents, de ses contemporains, et les interrogations des penseurs modernes, la sagesse, du docte, est une invitation permanente à rechercher la vérité
![]() |
| Socrate |
Représentation image : Socrate
Arrangement image : Dany Ollivier
Cliquez sur l'image pour l'agrandir !
Socrate : une figure fondatrice de la philosophie
Le philosophe grec Socrate naquit en Grèce (vers 470-399 avant notre ère). Il s’est efforcé, en posant des questions (ironie) de pénétrer les esprits en leur révélant la fausseté de leurs points de vue. Il n’a rien écrit ; pourtant son nom résonne, à travers les siècles, comme celui d’un guide. Pourquoi une telle postérité pour un homme dont la parole s’est envolée ? Est-ce sa méthode et/ou le procès où il fut condamné, pour ses idées, à boire la ciguë, en 399 avant notre ère ?
La maïeutique : tenter d’accéder à la vérité
Socrate, par son art singulier d’interroger, a inventé une manière de philosopher qui ne repose pas sur la transmission d’un savoir mais sur l’éveil de conscience. Sa méthode, appelée « maïeutique » - littéralement l’« art d’accoucher » - se voulait analogue à la profession de sa mère, sage-femme, qui assistait les dames lors de l’enfantement. Lui, s’évertuait d’aider les mentalités à mettre au monde les vérités qu’elles portaient sans le savoir. La maïeutique, plus qu’une technique, est une éthique : celle d’un dialogue patient où l’évidence surgit, dans la douleur et la joie, de la délivrance intellectuelle.
L’ironie socratique : défaire pour reconstruire
Par l’ironie socratique, Socrate feignait l’ignorance pour inviter son interlocuteur à parler, à exposer ses convictions. Puis, par une suite de questions habiles, il dévoilait les contradictions, les approximations ou les illusions qui se cachaient derrière ces opinions. Le but n’était pas d’humilier mais de purifier : défaire les fausses certitudes pour mieux conduire, chacun, vers une recherche authentique du vrai et du bien.
Le problème des sources : quel Socrate retenir ?
Objectivement, que savons-nous du sage ? La question socratique connut un regain d’intérêt chez les philosophes, historiens et philologues. Le philosophe prussien Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher (1768-1834) se posait la question de savoir si les legs relatifs au Socrate historique étaient d’égale valeur. Pouvait-on mettre, par exemple, sur le même plan les témoignages de ses deux témoins oculaires majeurs ? Le Socrate, maître du dialogue et quêteur de l’Idée, du philosophe grec Platon (vers 428-vers 347 avant notre ère) ou celui plus pragmatique, moraliste et attaché à la vie quotidienne du philosophe grec Xénophon (vers 430-vers 355 avant notre ère) ? Et que dire du Socrate caricaturé par le poète grec Aristophane (vers 445-vers 385 avant notre ère), dans « Les Nuées », où il apparaît comme un sophiste ridicule, suspendu dans une nacelle, détaché du réel ? Cette interrogation reste ouverte…
En conclusion
Ainsi, Socrate ne cesse de nous tendre un miroir. Car philosopher, « à la manière socratique », c’est accepter d’être remis en cause, d’être conduit, à notre insu, vers une authenticité qui nous dépasse et nous engage.
Dany Ollivier - Autrice
Une partie historique, de cet article, a été publié, pour la première fois, dans le bulletin d'information du S.N.R. d'octobre 2001. Il est extrait d'une conférence exposée depuis 1987 © 1987 (Conférence), © 2001 (Article), © 2004 (Site)
Téléphone : 09 54 04 33 53 - Courriel : danyolliviercsc@free.fr
Enseignement de cours où s'insère, naturellement, une thérapie brève et comportementale impliquant plusieurs techniques comme la pédagogie, la psychologie, la psychanalyse, l'Analyse Transactionnelle, le développement personnel, la suggestologie, la relaxation, la sophrologie, les méditations guidées, etc. Il s'adresse à ceux qui se cherchent, souhaitent évoluer, essaient de se connaître et d'aller vers les autres, ressentent un mal-être, reçoivent une clientèle, etc.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire