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2025/08/29

Quand Paul Féval enchante Le Mont-Saint-Michel

En 1850, l’écrivain français Paul Féval rédigea, sous forme de roman-feuilleton, « La Fée des grèves », pour La Gazette de France ; un livre fut publié l’année suivante. Sur fond de guerre de Cent Ans, entre Normandie et Bretagne, le romancier illustre un Mont-Saint-Michel personnifié qui se dresse face aux marées. Dans cette vision de sable et d’écume, la mystérieuse fée incarne, à la fois, la beauté et la menace d’une situation éternelle

Le Mont-Saint-Michel
Photographie : Le Mont-Saint-Michel vue de Tombelaine
Crédit photo : Dany Ollivier (26 juillet 2024)
 
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Entre Histoire et légendes du Mont-Saint-Michel : « La Fée des grèves » de Paul Féval

L’écrivain français Paul Féval naquit à Rennes (1816-1887). Auteur prolifique, il dut une partie de sa renommée à des récits où la mémoire des provinces françaises se teinte de merveilleux. Parmi ceux-ci, « La Fée des grèves » occupe une place singulière.

Un roman-feuilleton précède le livre

Publié dans La Gazette de France, entre juin et octobre 1850, puis édité en volume, l’année suivante, « La Fée des grèves » s’inscrit dans la grande vogue du roman-feuilleton. Cependant, là où d’autres multiplient les intrigues urbaines, Paul Féval choisit un décor unique : la baie du Mont-Saint-Michel. Le choix n’est pas anodin. En 1450, moment où se déroule l’intrigue, la guerre de Cent Ans touche à sa fin. Charles VII entreprend la reconquête de la Normandie ; la présence anglaise chancelle. Subséquemment, l’écrivain situe son récit à la charnière de deux mondes : celui des affrontements militaires et des croyances ancestrales.

Le Mont-Saint-Michel, citadelle et personnage

Par un retournement acrobatique qui tient du passe-passe, Le Mont-Saint-Michel apparaît, dans le roman, comme une figure centrale. Forteresse inexpugnable, « Merveille de l’Occident », il domine les flots et résiste aux siècles. Plus qu’un décor, il incarne la permanence au cœur des bouleversements. Paul Féval le décrit, à la fois, comme un haut lieu spirituel, gardé par l’Archange, et une forteresse terrestre défiant toute armée. Autour de lui, les grèves mouvantes deviennent un théâtre naturel où le destin des humains se joue sous l’emprise des flux et des reflux.

« Le crépuscule se leva. Le Mont-Saint-Michel sortit le premier de l'ombre, offrant aux reflets de l'aube naissante les ailes d'or de son archange ; puis les côtés de la Normandie et de la Bretagne s'éclairèrent tour à tour. Puis encore une sorte de vapeur légère sembla monter de la mer qui se retirait et tout se voila, sauf la statue de saint Michel qui dominait ce large océan de brume », écrivit Paul Féval, en 1850, dans « La Fée des grèves ».

La légende de la fée

L’Histoire n’est pas seule à gouverner ces pages. La mystérieuse fée des grèves hante le récit. Figure ambiguë, elle incarne la beauté et la menace du paysage : apparition aérienne née du sable, du brouillard ou de la mer, elle fascine autant qu’elle effraie. Elle symbolise l’utopie populaire, les superstitions transmises, de génération en génération, la puissance de la nature, capable de séduire et d’engloutir en un instant. La fée devient, ainsi, l’allégorie d’un monde où l’être mortel n’est pas le maître car il est soumis à des forces plus vastes que lui. De même que, dans les contes, la Fée symbolise la maîtresse de l’esprit et la prêtresse de la magie...

Un roman au croisement des genres

Conséquemment, « La Fée des grèves » est, autant, un roman historique, ancré dans un moment décisif de la guerre de Cent Ans, et un récit légendaire où l’imaginaire des peuples de la mer s’exprime ; il fait dialoguer le réel et le merveilleux, la chronique et le mythe. En rendant son aura poétique, au Mont-Saint-Michel, l’auteur a su inscrire sa perception dans la mémoire littéraire et nationale.

Dany Ollivier - Autrice


Téléphone : 09 54 04 33 53 - Courriel : danyolliviercsc@free.fr

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