2024/10/25

Au cœur de l'Amazonie : la révolution botanique du père missionnaire Jean-Louis Bourdoux

Missionnaire français au destin hors du commun, le père Jean-Louis Bourdoux consacra sa vie à un projet ambitieux : introduire la puissance des plantes amazoniennes dans la médecine moderne. Au début du XXᵉ siècle, en pleine Amazonie brésilienne, il découvre aux côtés des guérisseurs indigènes, une pharmacopée ancestrale qui inspira la création des célèbres gouttes Poconéol. Entre foi, science et réglementation, le parcours de cet apôtre de la guérison naturelle témoigne de l'essor et des défis d'une médecine inspirée des savoirs traditionnels, aujourd'hui. disparue de nos pharmacies.

Représentation image : Jean-Louis Bourdoux (1876-1963)
Arrangement image : Dany Ollivier
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Le père missionnaire et radiesthésiste français Jean-Louis Bourdoux naquit, à Ussel, en France (1876-1963).

Sa vocation l'amena, malgré une santé fragile, à entreprendre des études au séminaire des Missions, à Ambialet, dans le Tarn. Ordonné prêtre, en 1900, à Albi, il se consacra à la formation spirituelle. Toutefois, sa vie prit un tournant radical lorsqu'il contracta une tuberculose pulmonaire. Convalescent et affaibli, le jeune prêtre ressentit l'appel des missions lointaines. En 1905, armé de sa foi et d'un désir ardent d'aider, il s'embarqua, vers un territoire encore inconnu de la plupart des Européens, au cœur de l'Amazonie brésilienne.

Après six mois d'un voyage épuisant, qui n'améliora guère sa santé, le père Bourdoux atteignit les hauts plateaux du Mato Grosso et s'installa dans le village de Poconé. Les guérisseurs indigènes, témoins de son épuisement et experts dans l'usage des plantes, intervinrent en lui administrant des remèdes issus de leur pharmacopée ancestrale. Au contact de ces guérisseurs, le prêtre recouvra la santé et acquit un savoir unique dont il saisit, rapidement, la portée thérapeutique. Ce retour à la vie déclencha, en lui, un éveil, scientifique. Conséquemment, il s’octroya, pour objectif, de constituer, avec l'aide des autochtones, une pharmacopée riche en plantes amazoniennes, qu'il destina, d'abord, aux dispensaires de la Mission. Cela dura 16 ans.

De retour en France, en 1921, en tant que délégué de la Mission au chapitre, il fut élu supérieur général. En 1924, il fonda la revue missionnaire « Mato Grosso » dans laquelle il fit connaître l'Amazonie et les vertus médicinales de ses plantes. En 1925, ce fut le début de la commercialisation, des gouttes homéopathiques Poconéol, dans quelques officines. Conscient de l'importance de son projet, le père Bourdoux multiplia les conférences et les visites dans les séminaires, organisant même une exposition à Paris pour sensibiliser le public et attirer son soutien. Par ailleurs, il s’ingénia à former une relève engagée pour poursuivre son travail au Collège Missionnaire d'Ambialet.

A partir de 1945, le père Bourdoux céda la responsabilité de la Province à de jeunes confrères et intensifia ses recherches sur les végétaux thérapeutiques. Il entra en relation avec des Missions du monde entier et entreprit des voyages d'étude, en Grèce, au Canada, au Mexique, aux Etats-Unis, au Mato Grosso de nouveau, etc., pour consigner, dans des carnets, les caractéristiques des plantes, leur lieu d’origine et prélever des échantillons. Puis, ce fut la mise au point définitive des Poconéol alors, aisément, disponible en pharmacie. Il atteint, de ce fait, son objectif de proposer des soins naturels, accessibles et dépourvus d'effets secondaires, au bénéfice des plus démunis. « Honneur au Brésil ! Honneur au Mato Grosso ! Ils m’ont révélé les richesses de ce grand laboratoire qu’est la nature. Si, par là des milliers de malades ont retrouvé la santé, leur reconnaissance doit se tourner vers ce pays où j’ai cueilli mes premières plantes… au Mato Grosso… au Brésil… honneur ! » s’exalta-t-il au crépuscule de sa vie.

En 1963, le père Bourdoux s'éteignit à l'âge de 87 ans, laissant derrière lui un héritage vivant. Il repose, désormais, à Notre-Dame de La Drèche, dans le Tarn, en France. Son œuvre fut poursuivie, pendant quelque temps, par ses disciples, parmi lesquels le père André Grange, qui s'efforça de perpétuer les pratiques médicales héritées de l'Amazonie. Bien que l'empreinte du père Bourdoux fut profondes, sa transmission se heurta, bientôt, aux évolutions et aux réalités des normes sanitaires.

De nos jours, les remèdes à base de plantes rapportés par le père missionnaire et pendulisant français Jean-Louis Bourdoux, au siècle dernier, et ses successeurs ne sont plus commercialisés, victimes des contraintes réglementaires liées à l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Ce processus, instauré pour encadrer la commercialisation des médicaments, impose des exigences de preuves d'efficacité et d'innocuité établies par des études cliniques rigoureuses, critères difficiles à satisfaire pour les remèdes traditionnels et les préparations homéopathiques. Depuis le début du XXIᵉ siècle, la législation se renforce avec l'application stricte de directives européennes, dont celle de 2001, qui impose des règles de sécurité rigoureuses, pour tout produit de santé, destiné à la consommation publique. Faute de pouvoir répondre à ces exigences coûteuses, les gouttes Poconéol disparurent des pharmacies, clôturant, ainsi, un chapitre emblématique de la médecine inspirée des savoirs amérindiens.

Dany Ollivier - Autrice

Une partie de cet article a été publié, en 2000, dans le Bulletin du S.N.R. Il est extrait d'une conférence exposée depuis 1986 © 1986 (Conférence), © 2000 (Article), © 2004 (Site)


Téléphone : 09 54 04 33 53 - Courriel : danyolliviercsc@free.fr

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2024/10/11

John Wallis et le signe de l’infini

Le symbole de l'infini (∞), qui ne fut d’un usage courant qu’à partir du 18ème siècle, a été inventé, en 1655, par l’astronome et mathématicien anglais John Wallis

Représentation image : John Wallis (1616-1703)
Artiste : le peintre allemand Godfrey Kneller (1646-1723)
Arrangement image : Dany Ollivier
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L’astronome et mathématicien anglais John Wallis naquit à Ashford en Angleterre (1616-1703). Ses travaux précédèrent ceux de l’alchimiste, astronome mathématicien, philosophe, physicien et théologien anglais Isaac Newton (1642-1727).

En mathématiques, ses recherches concernèrent, notamment, le calcul différentiel et intégral où il introduisit les intégrales de Wallis d'allure générale. On lui doit, également, l'infinitésimal pour ses opérations d'aire et le symbole de l'infini (∞) dont il s’est servi, pour la première fois, en 1655 et qui ne fut d’un usage courant qu’à partir du 18ème siècle.

Ultérieurement, cette forme a été rapprochée de celles de la lemniscate, du mathématicien et physicien suisse Jacques Bernoulli (1654-1705), qui est une courbe plane unicursale et du ruban de de l’astronome et mathématicien allemand August Ferdinand Möbius (1790-1868).

Dany Ollivier - Autrice


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La plupart d’entre nous sommes habitués, depuis l’école, aux mathématiques. A moins de les utiliser dans notre vie socioprofessionnelle, nous nous empressons de les oublier à l’âge adulte. Les calculs, indispensables à la vie quotidienne, ne sont plus professés. Cet enseignement, tout public, remédie à ce manque. Par ailleurs, la logique arithmétique s'amuse des nombres, des lettres, etc. tandis que la logique géométrique joue avec les chiffres, les formes, les distances, les couleurs, etc.

2024/10/06

Le Tarot Occidental à travers le temps

 Le Tarot Occidental est enraciné dans la tradition médiévale et chrétienne

Représentation image : Tarot Occidental
Arrangement image : Dany Ollivier
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Le Tarot Occidental, dit « de Marseille », s'inscrit dans un ensemble symbolique, d’une grande richesse, enraciné dans la tradition médiévale et chrétienne. Afin de mieux l'appréhender, nous allons le replacer dans l'Histoire.

Vers le VIe siècle, en Chine, l'invention du papier a favorisé, dans ce pays, la création et la diffusion des premières cartes à jouer. Parmi ces jeux, « Mille fois mille » se distinguait, composé de 32 morceaux de papier censés représenter l'intégrité de la création. Le nombre de signes, sur chaque pièce, comportait la totalité des étoiles. La première division, de ce divertissement, était d'influence cosmique, la seconde d'inspiration humaine.

En Corée, la Bélomancie, une forme de divination par les flèches, faisait usage de projectiles marqués d'inscriptions telles que « oui », « non », « bien », « mal », « attendre », « agir immédiatement », et cetera. Les projectiles atteignant leur cible dictaient les indications à suivre. Cette méthode, peu pragmatique, céda la place au Hton-Tjyen. Ce passe-temps était composé de cartes qui, au recto, reprenait les mêmes indications qu’en Bélomancie et ornées, au verso, de l'empenne d'une flèche.

En Inde, le Dasavatara, signifiant « dix incarnations » (du dieu Vishnu ou Vichnou), comportait 10 séries de 12 cartes, comprenant 10 numérales, un roi et un vizir. A chacune d’elles était associée un symbole particulier, comme les poissons pour la représentation « Matsya ». Cet amusement fut introduit, en Occident, par un voyageur persan.

La religion islamique interdit, aux fidèles, l'exhibition de figures humaines dans leur culte. Ceci n'a, en conséquence, pu favoriser la fabrication d'un jeu imagé. Dès le VIIIe siècle, les musulmans, après avoir dominé le Moyen-Orient, se sont retrouvés en contact avec les communautés juives. Par ailleurs, ils furent très nombreux, au XIVème siècle, à s'enrôler dans les multiples batailles italiennes de l'époque. Aussi, la possibilité qu'ils aient contribué à propager les cartes, en Europe, semble possible.

Certains auteurs ont cru voir l'origine, non plus des cartes mais du Tarot, dans les tribus nomades qui se sont installées en Europe à partir du XVème siècle. Issues, vraisemblablement, du nord de l'Inde, ces ethnies ont conservé les différents langages symboliques des cultures traversées. Cependant, elles n'en sont, en aucun cas, les initiatrices !

En Europe, l'emploi tardif du papier a eu une influence sur la diffusion des cartes. Ainsi, dans le dénombrement des mancies établie par le médecin suisse Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse, au XVème siècle, la cartomancie n'est pas mentionnée. Or, de nos jours, elle apparaît en tête de liste ! De surcroît, les illustrations du tarot laissent supposer que ce dernier n'est guère antérieur à la génération du docte.

Plusieurs prosateurs, à la suite d'un savant français, du XVIIIème siècle, nommé Antoine Court de Gebelin, ont certifié de la provenance égyptienne de notre « Bardo Thodol ». Si la fascination du moment, pour l’Égypte ancienne, explique cet enthousiasme, il ne saurait justifier qu’on lui attribue la genèse de tous les enseignements spirituels !

D'autre part, aucun dessin figuratif, de ce type, n'a été découvert en Amérique et en Océanie.

Le tarot le plus répandu demeure celui édité, en 1748, par les Établissements Grimaud et imprimé, pour la première fois, à Marseille, d’où son appellation courante : « Tarot de Marseille ». La coutume a, malencontreusement, maintenu cette dénomination faisant oublier ses véritables origines.

En conclusion, l'invention chinoise du papier et, subséquemment, celle des jeux de cartes, dans les divers pays asiatiques, ont été importées, en Europe, aux environs du XIVème siècle. Toutefois, ce n’est pas le Tarot lui-même, mais le concept des jeux de cartes qui a traversé les frontières. Le Tarot reste, profondément, ancré dans la culture occidentale médiévale et les symboles chrétiens qu’il véhicule, portant, en lui, un enseignement sacré, une dimension omnisciente et un dénominateur universel entre les civilisations et les traditions. Ainsi, le germe du Tarot plonge ses racines dans la conscience humaine et dans la permanence des archétypes universels.

Dany Ollivier – Autrice

Cet article est extrait d'une conférence exposée depuis 1995 © 1995 (Conférence), © 2004 (Site du Centre des Savoirs à la Connaissance)

Sources :
- ALLEMAGNE Henry-René d’ - Les Cartes à jouer du quatorzième au vingtième siècle, Paris : Hachette, 1906 (2 volumes).
- ALLIETTE Jean-Baptiste - Aperçu d’un rigoriste sur la cartomancie et sur son auteur, Paris : Caillet, 1787 (24 pages).
- RIJNBERK Gerard van - Le Tarot, Paris : Guy Trédaniel, 1981 (1 volume).


Téléphone : 09 54 04 33 53 - Courriel : danyolliviercsc@free.fr

La tarologie permet, à travers l’étude du Tarot Occidental, d’interpréter des constellations de symboles en corrélation et en convergence de sens. C’est une école de sagesse qui va bien au-delà d’une divination (taromancie).